C'est ce qui est arrivé à Saqib Masih, 19 ans, et Mushtaq Masih, 45 ans. Ils ont été empoisonnés par des gaz toxiques le 23 mai dernier. Le drame a eu lieu dans un district du Pendjab, à Bahawalnagar. Les deux hommes étaient chargés d'ouvrir une canalisation d'égouts sur la route de Qaziwala. La conduite était bouchée depuis près d'un an.
Rashid Masih, un conseiller de la communauté chrétienne de Chichawatni, raconte:
« Saqib est descendu le premier et a ouvert un côté de la canalisation obstruée. Aussitôt la ligne dégagée, des gaz toxiques se sont répandus dans la rigole et Saqib s’est rapidement évanoui »
Son coéquipier, Mushta le rejoint et, lui aussi, tombe inconscient. Malgré un appel aux services de secours, aucune aide n’est arrivée. Un autre chrétien, Gamma, a pu descendre les chercher après s’être attaché un mouchoir imbibé d'eau sur la bouche. Transportés à l'hôpital, les deux hommes ont été déclarés morts.
Saqib et Mushtaq n'avaient pas de masques de protection, alors qu'il est reconnu que les gaz qui s’échappent des canalisations d'égouts attaquent le système nerveux et provoquent parfois la paralysie ou même la mort.
Saqib n'était pas employé. Il percevait 500 roupies pakistanaises (moins de 4 euros) pour 12 heures de travail. Mushtaq lui, avait pris sa retraite il y a quelques mois, mais avait intenté une action en justice pour obtenir le reste de son salaire plus une prime. Il continuait à travailler tous les jours.
L’administration civile a organisé les funérailles et fourni 250 000 roupies pakistanaises aux familles des victimes.
En janvier 2018, un ouvrier chrétien est mort à Karachi pendant qu'il nettoyait un caniveau.
Un autre nettoyeur chrétien lui aussi, est décédé l’an dernier dans les mêmes circonstances. Dans ce cas-ci, les médecins avaient refusé de le toucher parce qu'ils jeûnaient et ne voulaient pas toucher un homme couvert d'eaux usées.
Au Pakistan, les chrétiens sont marginalisés socialement. Ils représentent 1,5% de la population mais plus de 80% des employés d'égouts et de nettoyage des rues.
Avec les informations de :
Portesouvertes.fr