15 Janvier 2018
Les dirigeants palestiniens étaient à nouveau réunis lundi pour tenter d'élaborer la riposte aux coups portés selon eux à leur cause par le président américain Donald Trump.
Un discours courroucé du président palestinien Mahmoud Abbas a donné le ton dimanche de cette réunion de deux jours du conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"L'affaire du siècle s'est transformée en claque du siècle", a tonné M. Abbas, en référence à la volonté proclamée de DonaldTrump de présider à "l'accord (diplomatique) ultime" entre Israéliens et Palestiniens, sur lequel des générations de présidents et de diplomates se sont cassé les dents.
Le conseil central de l'OLP, l'un des organes de l'organisation internationalement reconnue comme la représentante de tous les Palestiniens, a été convoqué à titre extraordinaire pour répondre à la décision annoncée le 6 décembre par Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
Cette rupture unilatérale avec des décennies de diplomatie américaine et internationale a suscité des violences qui ont causé la mort de 16 Palestiniens. Les Palestiniens y voient un déni de leur revendications sur Jérusalem-Est annexée et occupée. Mais elle est aussi, à leurs yeux, la manifestation la plus flagrante du parti pris pro-israélien de la Maison Blanche.
Depuis son entrée en fonctions en janvier 2017, Donald Trump s'est gardé de soutenir la création d'un Etat palestinien. Son administration est restée très discrète sur la colonisation israélienne et a été près de fermer le bureau de l'OLP à Washington. Elle menace à présent de couper l'aide américaine aux Palestiniens parce qu'ils refuseraient les négociations de paix.
"Quand avons-nous refusé ?", s'est indigné Mahmoud Abbas. "Que Dieu détruise votre maison", a-t-il lâché à l'adresse de Donald Trump, employant un juron arabe courant.
Mahmoud Abbas a martelé que les Etats-Unis étaient discrédités dans le rôle de médiateurs de la paix. "Nous disons à Trump que nous n'accepterons pas son plan", a-t-il assuré.
Les Américains sont censés présenter à une échéance encore peu claire un plan pour tenter de ranimer l'entreprise de paix moribonde. Mais les Palestiniens ont gelé les contacts depuis décembre. Le vice-président américain Mike Pence se rendra à Jérusalem la semaine prochaine, mais ne devrait rencontrer aucun dirigeant palestinien.
Source : Rtbf.be