5 Décembre 2017
L'Union Européenne a mis en garde ce mardi contre les "graves répercussions" d'une éventuelle reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d'Israël et du transfert de l'ambassade des États-Unis dans cette ville.
Une décision est toujours attendue de la part du président américain sur un transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem et une possible reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Le président Trump doit se prononcer cette semaine sur l'épineux statut de Jérusalem, mais plus l'heure de la décision approche plus la pression internationale s'intensifie pour qu'il évite tout choix susceptible de ruiner les espoirs de relance du processus de paix.
"Cela pourrait avoir de graves répercussions sur l'opinion publique dans des parties entières du monde", ont prévenu les services de la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, dans un communiqué.
"Il faut rester concentré sur les efforts pour faire redémarrer le processus de paix et éviter toute action qui saperait ces efforts", selon la même source. "Depuis le début de l'année", l'Union européenne estime qu'il faut réfléchir "aux conséquences que pourrait avoir une décision ou action unilatérales affectant le statut de Jérusalem", occupée et annexée par Israël.
De quoi enflammer le monde arabe
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a lui jugé "dangereuse" ce mardi une possible décision de déplacer l'ambassade américaine à Jérusalem qui consacrerait une reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. M. Aboul Gheit a déclaré devant les membres de l'institution panarabe que la réunion convoquée mardi était due "au danger de cette question, si cela devait arriver, et aux possibles conséquences négatives pas seulement pour la situation en Palestine mais aussi dans la région arabe et islamique".
De quoi exclure les USA du processus de paix
Un haut conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Chaath, a pour sa part prévenu Donald Trump que toute reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël signifierait la fin de l'effort mené par l'administration américaine pour relancer l'entreprise de paix. "Nous n'accepterons plus la médiation de l'Amérique, nous n'accepterons plus la médiation de M. Trump. Ce sera la fin du rôle joué par les Américains dans ce processus", a dit M. Chaath à des journalistes.
De quoi couper les relations entre Turquie et Israël
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti que le statut de Jérusalem était "une ligne rouge" pour les musulmans, évoquant une possible rupture diplomatique avec Israël si Washington devait reconnaître la ville sainte comme capitale.
Pour rappel, le point de vue européen sur le conflit
L'Union Européenne, partisane d'une solution à deux États vivant côte à côte dans les frontières de 1967, condamne avec fermeté la colonisation des territoires palestiniens, qu'elle juge "illégale en droit international". "L'UE continuera son engagement avec les deux parties, ses partenaires internationaux et régionaux, y compris le Quartet (pour le Proche-Orient) afin de soutenir la reprise d'un processus de paix", selon le communiqué.
Source : rtl.be