24 Septembre 2019
Alors que le projet de loi bioéthique est au menu de l'Assemblée à partir de mardi, le célèbre médecin René Frydman invite le gouvernement à autoriser les tests chromosomiques dans certains cas et fustige l'inculture scientifique sur cette question.
Grand spécialiste de la médecine de la reproduction, René Frydman, qui, en 1982, a donné naissance à Amandine, le premier bébé-éprouvette français, est un fin connaisseur de la législation bioéthique. Il fut le témoin de ses révisions successives et de maints débats. Alors que le projet de loi gouvernemental sera examiné en séance à l'Assemblée nationale à partir de mardi, l'obstétricien se félicite de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux célibataires et aux lesbiennes, au nom du progrès des droits des femmes. Surtout, il réclame l'autorisation d'un dépistage ADN dans certains cas de fécondation in vitro (FIV).
"Je propose d'expérimenter le dépistage ADN de l'embryon pendant trois ans"
L'embryon n'est-il pas devenu un sujet aussi politique que la PMA pour toutes ?
L'embryon est au cœur d'une certaine idéologie religieuse. C'est un sujet inflammable. Notre pays est le seul à avoir une succession de lois bioéthiques qui deviennent très politiques : des alliances de circonstance se nouent à chaque fois. Ailleurs, on fait des réglementations et on les évalue. Je propose d'expérimenter ce dépistage pendant trois ans. Dans certaines circonstances, avec déclaration officielle à l'Agence de biomédecine. On sait déterminer le sexe d'un fœtus à la huitième semaine par simple prise de sang depuis des années mais personne ne s'est mis à le faire. Les médecins ont une éthique.
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Source : lddj.fr
Photo : © Gilles Bassignac/Divergence pour le JDD